Deux penseurs contemporains – Étienne Balibar et Bertrand Ogilvie – ont introduit le concept d’« homme jetable » pour rendre compte des formes de « violence extrême » qui sont apparues au cours du XX° siècle et qui témoignent du caractère inhumain de la mondiasation en cours. Et ils ont montré que ne relèvent pas seulement de l’extrême violence les génocides et le terrorisme, mais aussi la précarité et l’exclusion.
C’est à ces deux formes larvées d’hyperviolence que je me propose de consacrer la troisième séance de ce cycle. J’analyserai donc les problèmes géopolitiques que soulève la violence engendrée par la logique du capital et par l’incidence des nouvelles technologies sur nos formes de vie, ainsi que les problèmes éthiques auxquels la donne actuelle nous confronte, et je me demanderai comment il est possible de contenir les effets pernicieux de l’hyperviolence dont É. Balibar explique, qu’à la différence de la violence ordinaire, elle n’est pas « institutionnellement convertible ».