La guerre est bien certainement la forme de manifestation la plus emblématique de la violence, non seulement en raison de son caractère meurtrier, mais aussi parce qu’elle induit un déploiement massif de forces qui ébranle la vie de populations entières. Mais la guerre a profondément changé de figure au cours du siècle dernier. Il y a d’abord eu la tuerie sans précédent de la Grande Guerre (10 millions de morts), puis l’usage de la bombe atomique (Hiroshima, Nagazaki). Le XX° siècle a aussi connu la folie meurtrière des génocides (Arméniens, Shoah, Tutsis). À quoi s’est ajouté le développement du terrorisme dont le spectre hante le monde mondialisé. Autant d’indices qui montrent qu’une menace d’auto-destruction pèse aujourd’hui sur l’humanité. Comment est-il possible de la conjurer ? À cette fin, ne faudrait-il pas reconnaître qu’il n’existe certes aucune guerre juste, mais qu’il existe néanmoins des guerres nécessaires si l’on veut faire barrage à la barbarie ?
Participation cycle complet : adhérent 10 €, non adhérent 20 €.
Cours à l’unité : adhérent : 5 €, non adhérent : 10 € (si places disponibles, règlement sur place)
Mesures de protection sanitaire : gel hydro alcoolique en rentrant + port du masque.
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Cycle “PENSER LA VIOLENCE AUJOURD’HUI”
3 cours le samedi matin de 10H à 12H, à partir du 23 janvier 2021, par Elisabeth Rigal, agrégée de philosophie et chercheur émérite au CNRS
N°1 – LA GUERRE, LES GÉNOCIDES, LE TERRORISME – Samedi 23 janvier, de 10H à 12H
La guerre est bien certainement la forme de manifestation la plus emblématique de la violence, non seulement en raison de son caractère meurtrier, mais aussi parce qu’elle induit un déploiement massif de forces qui ébranle la vie de populations entières. Mais la guerre a profondément changé de figure au cours du siècle dernier. Il y a d’abord eu la tuerie sans précédent de la Grande Guerre (10 millions de morts), puis l’usage de la bombe atomique (Hiroshima, Nagazaki). Le XX° siècle a aussi connu la folie meurtrière des génocides (Arméniens, Shoah, Tutsis). À quoi s’est ajouté le développement du terrorisme dont le spectre hante le monde mondialisé. Autant d’indices qui montrent qu’une menace d’auto-destruction pèse aujourd’hui sur l’humanité. Comment est-il possible de la conjurer ? À cette fin, ne faudrait-il pas reconnaître qu’il n’existe certes aucune guerre juste, mais qu’il existe néanmoins des guerres nécessaires si l’on veut faire barrage à la barbarie ?
N°2 – PRÉCARITÉ ET EXCLUSION – Samedi 30 janvier, de 10H à 12H
La violence est un fait anthropologique potentiellement inscrit en tout un chacun qui s’exerce non seulement sous des formes patentes mais aussi sous des formes larvées, aussi bien dans la sphère des rapports personnels que dans celle des rapports sociaux-politiques, et que l’on s’accorde à définir comme une mise en œuvre de la force nue, visant à posséder, à dominer, ou même à détruire. Deux penseurs contemporains – Étienne Balibar et Bertrand Ogilvie – ont introduit le concept d’« homme jetable » pour montrer que des formes de « violence extrême » sont apparues au cours du XX° siècle qui témoignent de ce que le monde mondialisé où nous vivons possède une part d’inhumanité. C’est à ce phénomène de l’hyper-violence que je m’attacherai, en me focalisant cette fois sur ses formes larvées – c’est-à-dire non sur les génocides et sur le terrorisme, mais sur le phénomène de la précarité et sur celui de l’exclusion. J’explorerai donc les problèmes géopolitiques et éthiques que soulèvent les formes de violence engendrées par la logique du capital à l’ère des nouvelles technologies, et je me demanderai comment il est possible de les battre en brèche.
N°3 – LE DÉSASTRE ÉCOLOGIQUE – Samedi 6 février, de 10H à 12H
Aujourd’hui, la violence ne se manifeste plus seulement dans les rapports des hommes entre eux, mais aussi dans leurs rapports avec la nature. Il s’est en effet révélé, au cours du XX° siècle, que ce que l’on nomme l’« anthropocène », et par quoi l’on désigne l’impact des actions humaines sur le monde environnant, possédait une incidence particulièrement néfaste sur l’écosystème – incidence qui ne laisse aucun doute sur le fait que la technique est devenue aujourd’hui un élément de dérégulation (cf. l’accroisement considérable des pollutions, l’accumulation exponentielle des déchets, l’épuisement des ressources naturelles, la disparition des espèces, etc., etc.). Dans la même période, il est aussi apparu que l’omnipotence de la technique contemporaine pouvait avoir des effets catastrophiques sur la vie terrestre elle-même, comme en témoignent, entre bien d’autres exemples, les répercussions sanitaires et écologiques de l’accident nucléaire de Tchernobyl. À quelles questions nous confrontent les catastrophe écologique en cours ? Et quel type de réponses convient-il de donner à ces questions, pour ne pas encourir le risque que notre monde ne devienne totalement inhabitable ?